124 000 certificats SST sont délivrés chaque année. Et pas un seul par le ministère de la Santé. Le Sauveteur Secouriste du Travail n’est pas adoubé par l’État, ni même par une agence de santé publique. Ce titre, qui façonne la sécurité du quotidien professionnel, doit tout à un réseau d’acteurs spécialisés, eux-mêmes tenus à des exigences aussi pointues qu’inconnues du grand public.
Obtenir le certificat de Sauveteur Secouriste du Travail ne s’improvise pas. Les organismes chargés de la formation et de la validation sont soumis à une accréditation stricte, renouvelée et minutieusement contrôlée. Pas de place pour l’amateurisme : chaque structure doit satisfaire à des protocoles précis, subir des audits réguliers et prouver la qualité constante de ses sessions pour continuer d’exister dans ce circuit exigeant.
Le SST, un acteur clé de la prévention en entreprise
Au sein de l’entreprise, la figure du sauveteur secouriste du travail (SST) se distingue. Ce salarié, formé aux gestes de premiers secours et à la prévention des risques professionnels, intervient dès qu’un incident brise le quotidien. Mais son engagement va bien plus loin qu’une simple intervention d’urgence. Il s’inscrit dans un projet collectif : celui d’une vigilance quotidienne pour la sécurité et la santé au travail.
Le SST intervient sur plusieurs fronts, que voici :
- Porter secours à un collègue victime d’un malaise ou d’un accident sur le lieu de travail
- Alerter les secours et transmettre des informations fiables à la hiérarchie ou au comité social et économique (CSE)
- Participer à la prévention des risques professionnels en signalant tout danger ou dysfonctionnement repéré
La législation impose la présence d’au moins un SST dans chaque atelier où l’on réalise des travaux dangereux, ou sur chaque chantier rassemblant vingt personnes ou plus. Le médecin du travail accompagne l’employeur pour déterminer le nombre de SST à former, en fonction de la taille de l’équipe et de la nature de l’activité. Le SST ne reste jamais isolé : il collabore avec le CSE, dialogue avec ses collègues, fait remonter les préoccupations du terrain et contribue à ancrer une culture de prévention collective.
Pour garder la main, chaque SST doit suivre un maintien et actualisation des compétences (MAC SST) tous les deux ans. Ce rendez-vous régulier permet de rester en phase avec les évolutions des risques et des pratiques, assurant ainsi la continuité de la vigilance et l’efficacité des interventions. La prévention des risques professionnels ne se limite pas à une case à cocher : elle s’incarne dans l’engagement quotidien du SST, trait d’union entre la politique de sécurité de l’entreprise et la réalité du terrain.
À qui revient la délivrance du certificat sauveteur secouriste du travail ?
Le certificat sauveteur secouriste du travail (SST) ne sort pas d’une simple imprimante administrative. Sa délivrance s’appuie sur un réseau d’acteurs certifiés, tous garants d’une formation de qualité et d’un document reconnu. La formation SST, qui s’étale sur quatorze heures, est orchestrée par un formateur SST habilité. Il peut s’agir d’un salarié de l’entreprise ou d’un intervenant extérieur issu d’un organisme de formation agréé. Mais, pour former à son tour, ce formateur doit avoir reçu la certification de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) et du réseau Assurance Maladie Risques Professionnels, les deux seuls garants de la conformité du cursus à l’échelle nationale.
À l’issue de la formation, le formateur évalue chaque participant selon une grille officielle conçue par l’INRS. Si les compétences attendues sont validées, le formateur remet le certificat SST, preuve que le titulaire maîtrise les gestes de secours et les bases de la prévention professionnelle. Ce document est reconnu partout en France, pour une durée de vingt-quatre mois.
L’employeur reste en première ligne pour organiser la formation de ses salariés, conformément au code du travail. Ce texte impose la présence d’un SST dans chaque atelier soumis à des travaux dangereux ou sur tout chantier de vingt salariés ou plus. Qu’il s’agisse d’une entreprise, d’une collectivité ou d’un organisme spécialisé, tous s’appuient sur ce réseau habilité, garant d’un niveau équitable de compétences pour chaque SST. Le certificat n’a donc rien d’un simple papier : il traduit une exigence concrète de sécurité, encadrée par des standards reconnus et mis à jour.
Comprendre le rôle de l’INRS et des organismes habilités
L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité) agit comme chef d’orchestre du dispositif SST. Son expertise en santé sécurité au travail façonne le référentiel officiel qui définit les contenus de formation et les modalités d’évaluation. Le document de référence, élaboré et régulièrement actualisé par l’INRS, précise les compétences attendues pour chaque SST et fixe les obligations des organismes formateurs.
Seuls les organismes habilités par l’INRS et le réseau Assurance Maladie Risques Professionnels sont autorisés à organiser la formation SST. Parmi eux, des structures comme Secoprotec, Focalys ou Manuteo bénéficient d’une reconnaissance officielle, obtenue grâce à la qualité de leurs méthodes pédagogiques et de leur équipe de formateurs. Cette habilitation, contrôlée régulièrement, offre aux entreprises la garantie d’une formation homogène et fiable sur tout le territoire.
Un écosystème structuré
Pour mieux saisir qui fait quoi, voici les rôles respectifs des acteurs clés :
- L’INRS conçoit et met à jour le document de référence SST.
- Le réseau Assurance Maladie Risques Professionnels supervise la conformité des formations proposées.
- Les organismes habilités animent les sessions et délivrent les certificats SST.
Les entreprises souhaitant former leurs équipes à la prévention des risques professionnels s’appuient donc sur un réseau fiable, pensé pour réagir et s’adapter en continu. Ce maillage national permet d’anticiper les accidents et de renforcer, jour après jour, la culture de la santé sécurité au travail dans tous les secteurs.
Ressources fiables et conseils pour bien choisir sa formation SST
Pour sélectionner la formation SST la plus adaptée, quelques critères simples font la différence. Avant tout, il faut s’orienter vers un organisme habilité par l’INRS et le réseau Assurance Maladie Risques Professionnels : cette démarche protège contre les mauvaises surprises et assure le respect du document de référence national. Le site de l’INRS publie une liste à jour des organismes agréés, un outil précieux pour s’y retrouver.
La formation SST s’adresse à tous les salariés, y compris ceux des collectivités. Accessible sans prérequis, elle s’ouvre aussi bien au nouvel embauché qu’au chef d’équipe aguerri. En pratique, le programme, 14 heures réparties sur deux jours, alterne apports réglementaires, prévention des risques professionnels et exercices pratiques autour des gestes qui sauvent. Le coût, généralement entre 150 et 300 euros par participant, reste à la charge de l’entreprise.
Pour que le certificat reste valable, il faut suivre un maintien et actualisation des compétences (MAC SST) tous les deux ans. Cette session de 7 heures permet de consolider ses acquis et de s’adapter aux évolutions des techniques et des risques. À noter : le PSC1 (Prévention et Secours Civiques de Niveau 1) reste plus généraliste et s’adresse au grand public, tandis que la formation SST va plus loin en intégrant la prévention propre au milieu professionnel.
Avant de se lancer, il est toujours judicieux d’échanger avec le médecin du travail pour ajuster le nombre de SST à former. Une collaboration étroite avec le CSE et la CARSAT permet d’optimiser la couverture des effectifs et d’ancrer une culture de la sécurité au cœur de l’organisation.
Former des SST, ce n’est pas cocher une case réglementaire. C’est renforcer chaque jour la capacité d’une équipe à réagir, à prévenir, à sauver. Là où la vigilance se partage, l’accident recule.

