Trois adultes rient autour d'une table de café

Langue la plus parlée au Canada : découvrir la troisième après le français et l’anglais

20 novembre 2025

Au Canada, la Loi sur les langues officielles ne reconnaît que l’anglais et le français, mais plus de 200 langues y sont pratiquées quotidiennement. Statistique Canada recense que près d’un habitant sur cinq parle régulièrement une langue autre que le français ou l’anglais à la maison.

La diversité linguistique s’étend bien au-delà de la dualité officielle. Derrière ce paysage, une langue d’origine immigrante occupe solidement la troisième place, loin devant les langues autochtones et les autres idiomes d’ascendance européenne. Cette réalité soulève des enjeux de représentation, de transmission et de reconnaissance au sein du tissu social canadien.

La mosaïque linguistique du Canada : bien plus que le français et l’anglais

Oubliez la frontière nette du bilinguisme officiel : le Canada vit, parle et s’invente chaque jour dans une pluralité linguistique unique sur le continent. Bien sûr, le français et l’anglais structurent la vie publique, les lois et les débats politiques. Mais dans la rue, à l’école ou sur le lieu de travail, d’autres langues s’imposent, façonnant le visage des quartiers et la dynamique des villes.

Dans les grandes métropoles comme Toronto, Vancouver ou Montréal, cette diversité saute aux yeux, et surtout aux oreilles. Le terme allophone désigne celles et ceux dont la langue maternelle échappe au duo officiel. Leur proportion n’a jamais été aussi forte, portée par l’afflux de nouveaux arrivants et la vitalité des communautés issues de l’immigration. D’après Statistique Canada, près d’un Canadien sur cinq dialogue au quotidien dans une autre langue à la maison. Un chiffre qui propulse le pays parmi les champions de la diversité linguistique mondiale.

Voici quelques exemples concrets de cette diversité selon les régions :

  • Le mandarin et le punjabi s’imposent dans le paysage urbain de la Colombie-Britannique.
  • Au Québec, l’arabe et l’espagnol connaissent une progression rapide.
  • En Nouvelle-Écosse ou dans les Territoires du Nord-Ouest, les langues autochtones continuent d’incarner une mémoire et une histoire millénaire.

À Ottawa, la capitale fédérale, le bilinguisme s’affiche officiellement. Pourtant, la réalité linguistique y dépasse largement le simple équilibre entre anglais et français. Le pays tout entier se révèle comme un laboratoire vivant, où la langue devient autant un outil de cohésion qu’un marqueur d’appartenance et une porte d’entrée vers l’intégration.

Quelle est la troisième langue la plus parlée au Canada ? Un classement qui réserve des surprises

Les chiffres du dernier recensement ne laissent pas place au doute : la troisième langue la plus parlée au Canada, après l’anglais et le français, n’est ni d’origine européenne ni autochtone. Il s’agit du mandarin. Près de 680 000 personnes déclarent le mandarin comme langue maternelle, un indicateur fort de la présence sino-canadienne dans le tissu urbain, particulièrement en Ontario et en Colombie-Britannique.

Dans la réalité, la compétition reste vive entre plusieurs langues issues des vagues d’immigration récentes. Le punjabi arrive juste derrière, dynamisé par une communauté très active, notamment dans l’Ouest canadien. Le cantonais, l’espagnol et l’arabe se distinguent également, chacun reflétant une trajectoire migratoire et une histoire propre.

Pour mesurer cette diversité, voici un aperçu des langues les plus parlées après le français et l’anglais :

  • Mandarin : 679 255 locuteurs
  • Punjabi : 667 585 locuteurs
  • Cantonais : 553 380 locuteurs
  • Espagnol : 549 375 locuteurs
  • Arabe : 553 410 locuteurs

D’autres langues comme le tagalog, l’italien ou l’allemand continuent de résonner dans les rues et les foyers, preuve que la carte linguistique du Canada se redessine sans cesse, au gré des flux migratoires et des nouvelles générations.

Francophonie, langues autochtones et immigration : des enjeux majeurs pour la diversité culturelle

La francophonie canadienne s’enracine dans une longue histoire, héritée de la Nouvelle-France et portée aujourd’hui par des communautés déterminées de l’Acadie à l’Ouest. Hors Québec, les francophones d’Ontario, des Prairies ou du Nouveau-Brunswick s’organisent pour que leur langue résiste à la pression de l’anglais. Au Québec, la charte de la langue française et la loi 96 protègent le français sur tous les fronts, affirmant son rôle central dans la société québécoise. À l’échelle du pays, la loi sur les langues officielles impose le bilinguisme dans les institutions et défend les droits linguistiques, même là où la majorité parle anglais.

À côté de ces deux langues, les idiomes autochtones tracent un sillon discret mais tenace. Près de soixante-dix langues autochtones sont encore pratiquées, du cri à l’inuktitut, portées par des communautés qui se battent pour leur revitalisation. Les défis sont nombreux : transmission familiale en danger, manque de ressources éducatives, domination de l’anglais et du français. Pourtant, des associations et des initiatives locales, comme celles soutenues par la Fédération des communautés francophones et acadienne, font renaître l’espoir d’un renouveau linguistique.

L’immigration modifie elle aussi la donne. Les nouveaux arrivants venus d’Afrique, d’Asie ou du Moyen-Orient enrichissent le paysage linguistique et culturel du pays. Hors Québec, la progression de l’immigration francophone reste un sujet clé : le gouvernement fédéral fixe des objectifs de croissance, motivé par l’enjeu démographique et la nécessité de soutenir les communautés en situation minoritaire. Au cœur de ces dynamiques : la transmission des langues, le vivre-ensemble et l’ouverture à la pluralité, autant de défis relayés dans les débats publics.

Père et fille regardant des flyers devant un centre communautaire

Comment la richesse linguistique façonne l’identité et les défis régionaux du pays

L’identité canadienne ne se résume pas à un simple patchwork : elle se construit à la croisée de langues, d’héritages et de trajectoires individuelles. Chaque région, chaque province, imprime sa marque. Au Québec, le français domine le quotidien, appuyé par une législation protectrice. En Ontario ou en Colombie-Britannique, la diversité s’exprime dans les écoles, les commerces, les médias locaux où francophones, anglophones et allophones se côtoient au quotidien. L’anglais reste la langue la plus partagée, omniprésente dans les affaires et l’enseignement supérieur. Mais la montée du punjabi, du mandarin ou de l’arabe révèle de nouveaux équilibres, fruits des migrations récentes.

Chez les jeunes issus de l’immigration, la question de l’assimilation linguistique se pose avec acuité : faut-il préserver la langue familiale ou accélérer l’intégration ? Sur l’île-du-Prince-Édouard ou au Yukon, des associations comme l’association franco-yukonnaise s’activent pour transmettre la langue et la culture, parfois dans des contextes très minoritaires. Cette énergie associative se manifeste à travers des festivals, des projets éducatifs ou des médias de proximité, autant de lieux où la langue devient ciment communautaire.

Le tourisme et les sites web touristiques officiels reflètent cette richesse : guides en plusieurs langues, signalétique adaptée, valorisation du patrimoine autochtone ou francophone. Dans les régions frontalières, la cohabitation linguistique donne naissance à des accents nouveaux, à des formes de bilinguisme inédites, parfois influencées par des apports caribéens ou asiatiques. Ici, la langue n’est pas qu’un moyen de communication : elle façonne des liens, façonne des identités, ouvre le pays à des horizons inattendus.

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